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Nouvelle épître adriatique. Dédicace infinie à l'ode médiane
Le poème refuse,
Son acte est débonnaire —
Son acte est sûr & inflexible—
Souverain sensible
affairé à la reprise de la nuit
au rebord des bleus guettés d’une métaphore imperturbable,
Sa langue optique consume
les présents cardinaux,
avale les limites artérielles
du contemporain souvenir,
draine les respirations répétitives
embuées
disjointes dilatées
stupéfaites
d’un siècle temporaire,
au torse désinvolte,
prévisible,
d’une morsure inhospitalière,
d’une défaite reconduite , à rebours ,
un siècle sophistiqué,
disproportionné , étroit
déjà désagrégé,usé, nocif,
éclaté de saillies électives,
déjà rétracté d’espaces malades,réduits,
réticents,
déjà dégrisé,
déjà indigne,
égrappé des corps communs, réciproques, torsadés,rassemblés
rêvés
pulsés vers l’exagération poudreuse de la vie concrète
déjà mortel
déjà caduque
arrimé au vers éteint,
dépouillé du vers dégravé des cœurs élimés ,
du vers distendu
sevré de recours ,
agapes de vanités nouvelles
comprimées obscènes
nouées
disloquées d’aveugle
] les chœurs se séparent, se divisent,
se projettent contre,
— consignés à une servitude libérale —
s’évadent les épidermes
sonores brodés d’arythmies infertiles
— rancœur des harmonies
dissipées, avaler l’unité précaire,
exangue entre les stèles
délitées d’un espace errant
le poème désaffecté
ne tient plus le réel [
Le poème s’éloigne du chœur muet
du chœur compromis — insuffisant ,
d’un chœur tacticien
ourlé de blafardes notations limées,
nimbées des voix
ahumaines privées d’élancés,
d’un chœur vautré
d’ignomie,
aqueux, relégué — accolé
— sous les arches difformes d’une langue stérile — acculée ,
corrodée , d’un chœur imposture — désobligeant —
Qui vaque
— en sa sombre nonchalance — à une torpeur glaciale , pelotonnée
au sein d’un vent poisseux de forfaiture
Qui s’efforce —
désamorcer le poème hydre sauvage
baleine nacre rôdant à
la marge heurtée,menacée
, migrante du cercle tendre
& épiphanique
de sa survivance,
perpétuelle,
des océans impénétrables
forcés,
des baies glacières désunies,
luisantes , léthargiques ,désabusées
léviathan fragile
— fluide —
des mers souples nourricières,
aventureuses insulaires ,
vallonnées d’ossuaires d’eaux verticales
— impérieuses —
désorceler le poème libre
— roche noire bafouée —
mordre le poème fier rivé à l’emportement du taire,
Bourdon météorologique festoyant de tourments échancrés
rapsodiques , déposés à l’échelle sur les surfaces patientes,
Mimétisme atmosphérique
des démesures atrophiées
à l’instant plat du souffle de douceur, du souffle de gravité,
Prolifération géologique des cœurs superbes,aériens,
injectés de spectres
déracinés des désillusions épiques
Absorption molle & archéologique des villes vacillantes, démontées , ensevelies
& des déserts fébriles, fraternels
& des glaces calcinées,
nébuleuses,nécessaires
Éclaboussures géographiques
sur l’échine roide des terres blanches,
spasmodiques,tremblantes,
sous la courbe inventive
& cyclique
des ressacs
raclés, constants, impudiques , reconduits de puissante rigueur
depuis l’inexorable ingérence marine,
sous l’émotion ennoyée abrupte du ressac insensé
— toison désossée,
essorée de sa physique d’infini, granuleuse,
désintégrée d’écume forée
de roches assassines ,
ébouriffées,éjectées,roulées ,
acquittées
pochée de miettes lourdes,
stridentes,perlées
modelée de vents ostensibles de remords liquides
& de courants coagulés
suffoqués de contraires anarchiques,tranchés
charriée des bleus bruyants
— atomiques —
analogues de l’intensité fantôme
des océans évidés,des océans vivants,
des océans ravinés
,des océans connivents —
débusquer le poème civique
enquêteur des globes libéraux
révoltés insurgés,
prospères ,
altérer le vers impétueux plus vaste que le mensonge des voix orbites repliées
— cécité apeurée des débris las ,
fuir l’ombre chaotique —
ennui d’un monde précoce
malhabile,
engourdi
refoulé, falsifié
méconnaissable,
bordé d’inculte, passif,
dont l’instant se veut le rétif
& imposant
monument du temps
dissocié de l’écoute du calme méridien d’équilibre,
indicible de l’entre-terre
— étonnements des infrontières préservées du poème veille
soustrait à la vie véhémente
Qui
s’étire, distant des appels
grotesques, des strates funestes,
des hantises prostrées,
des fluides chétifs
apauvris des serpentins sucs d’intense
— le poème ne veut plus être un chant fidèle désœuvré de commun
Sur la scène tombée du siècle ,
il se veut l’unique attendu viable
dépositaire viatique
rompu dans les temps domptés
Le poème se nomme,
reporte le temps affaibli
diffère le temps menacé de douleur,
l’ébroue de sa couleur de vertige,
repli des corolles — pli des stupeurs —
repli des sonorités légères
brumeuses nuageuses
fluviales,pluvieuses d’ombres aimées
marbrées de voûtes contractées de fragile & d’effacées
reconnaissances
endormies sous les dômes anciens de plénitude contenue
— le poème veut être semblable à son temps dépecé
, et le mêler à l’équité des rivages
choraux , béants d’exils ,
il sait
— de successions en traditions ,
de générations en générations
de révoltes en insurrections
de contemporains mornes
en émeutes laborieuses ,
— axiome sensuel d’un jardin de captifs
& irrépressibles paradoxes
dont il goûte les saveurs modulées
vides géantes
urgentes
âcres
consenties —
qu’il est rêve vivant d’étranger
— prêt à l’emprise acceptée des grains de pluies translucides
alliées aux ligatures démêlées de l’instant impardonnable
— de la lettre arrachée aux arceaux de la pierre suave,incrédule,
insatiable de l’ici séculaire,clos
laineuse dans les bouches laconiques
& détramées,
qu’il est rêve de témoin
d’un monde actuel,
gonflé & ailé
vain & opaque
flasque & onctueux
terne & vorace
— faims impavides,empilés crimes des aveux,
qu’il est asile d’hiver d’un chœur échoué égaré
déserté épargné ,
qu’il est rêve acquéreur des promesses de réalité
— inventaire exténué des naïvetés déçues,
qu’il est rêve protecteur
d’un corps transplanté,
choisi
vivable
par l’invention d’une naissance accrue
diffractée d’inconnues ambivalences
de maternelles métamorphoses
de noces retrouvées
de doutes vierges
d’auréoles d’automnes inhabitées
azurées
pourpres de l’unisson multiple
Recueillement du grand souffle
Fécondité du souffle
décompté , précipité , rassemblé , porté
par les langues débauchées
inarticulées brèves
entières gravées
d’équitables soins —
Le poème guérit
— Oubli de l’étonnement de mort —
Toute dédicace pourrait être
un littoral, minuscule & héroïque
frêle & intense
déconcertant,avide,éprouvé,
peuplé & singulier flux messager,
détracé des houles fibreuses récidives,
engoncé d’altérité découverte , inscrite
indissociable, étalée de réelle humanité,
véridique regain
des vies à l’embauche des lueurs scopiques,
horizontales,rassérénées,
Toute dédicace est une alvéole arachnéenne née au monde
après l’instant,
prisonnière consentante d’un accueil épuisé & démantibulé
& troué & inlassable
de pleurs semblables,égaux,ordinaires
de cicatrices resoudées,
de décombres touffus regorgés,
recouverts,protégés, maintenus,
de grappes d’échos cardiaques,
obsédants, disparus
scandés
émancipés, Toute dédicace écoute l’ode médiane adressée d’une respiration
inquiète & anonyme
où le poème s’incorpore,
— fleuve amical —
évidence succincte,
avers de la sensation juste —
, lost cantos ,
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