Le siècle tombe - lost journey cantos XI
I
Auriculaire du monde
sans
destin
NOUS
désemparé
Nous
dépecé
Nous
divisé
De part en part,
Apparut un mot
Incontrôlable
dissémination
De centre en centre
Apparut une puissance
sans
Demande
Aujourd’hui,
Scelle le cercle d’Hiver,
Qui se veut
Qui se déclame
Qui se ment
Qui se méprend
loin,
du Bénéfique revers,
des Index de solitudes,
des Amplitudes de partage,
des Revenirs d’un sensible onctueux
Vacance comblée,
Pleurer l’espace
Patienter le geste
Caresser les respirations
Disséquer la lumière
Exulter les grappes d’eau
Jubiler d’alphabets de peaux
Propager les refus de chaque seconde seule
Graver l’exigence des faims
Apprendre le réel
et, lâcher les forêts obscures
et, quitter les dociles cabanes
et, chasser les fantasques cavernes
Commercer les Droits
Choisir l’hypothèse de l’insurrection
Ravaler les frissons de Mendicité
Éventrer la certitude des morts
Rassembler les alliances communes,
Il aurait fallu dire,
Rompre la circonférence,
Et
Ouvrir l’orbe des cœurs ouvriers,
Et
Laisser le sommeil déjouer le libéral leurre,
dans un voile entêté des rubis et des grenats d’Autrefois
(sommes-nous des invisibles, désormais)
Il aurait fallu dire,
Il y a des asiles incertains
De part en part les langues perdues,
De part en part les phrases justes,
De part en part les mots se réfléchissent,
De part en part les mots greffés
aux continents d’Emprunt
Il y a Un hôte,
De pure indéfinition,
Qui se veut
Refuge
De nos séparations
Nous,
Reviendra dans nos yeux moulés
de Guerres,
Aux commissures des chemins de traverses,
(sommes-nous)
Nous,
SANS versant,
Pansé de blanc, ramassé
Pansé de rouge, héritier
Ventre artificiel du solitaire Besoin
Nous,
Reviendra de nos barricades de revenants
de revenantes fières,
Reviendra de nos barricades de larmes vives,
Courbées d’obstinées besognes,
Bienveillantes aux souvenirs réunis,
Unis au Drapé des harmonies brûlées
Nous,
Reviendra des barricades de Guenilles
vainqueures des Verdicts obscènes,
(sommes-nous présents, à présent)
Dans nos banquets aux fluides accueillants
Dans nos banquets aux Convives, aux aguets
Hors des plaines fertiles Hors du Commun voyage
— OUTREMONDES, furtifs —
À la garde des mots faux
SANS parenté,
Rattraper le présent d’Instabilité
par tous les bords,
par tous les fleuves incendiés,
Il y aurait eu,
une Réduction de l’expérience,
de chaque chose
de chaque encyclopédie des tacts
de chaque lexique des richesses
Le Poème n’exclut pas la débâcle
Le Poème ne s’effarouche pas des défaites
Il en retient à chaque acte — Souverain —
la vivante Empathie
Il y aurait,
une Adhérence au monde —
Immense—
à retrouver
Aucun danger Aucun risque Aucun effroi
Aucune perte Aucun Périple Aucune aventure,
ne suffit,
Rage impassée du monde,
Les foules chiffonnées
s’acquittent de leur rêve
Les foules détaillent
l’Injure prononcée à leurs corps de singularités
Reprendre Parole,
Les foules s’épaississent
aux bords des continents sacrifiés
Les foules sont Intactes
aux rivages mercenaires
Que serait ce temps
sans
Présent avouable
Les foules s’émeutent
Les villes se fissurent
Les foules brûlent tout présent indigne,
Que serait ce présent
sans
contemporain de Physiques d’égalité
dire,
II
Un jour,
NOUS,
Se vit,
Dans un monde posthume,
I Globe de limites I
I Qui s’exagère de refus
Qui dégorge d’Inclémence I
Pauvreté des chœurs déposés
séparés
dispersés
Abîmés de terrestre
Perte d’une langue nouvelle,
Qui aurait su dire
La beauté rugueuse
d’une modestie de verre,
Qui aurait su dire
La beauté claire
d’une feuille commune,
Qui aurait su dire
L’épopée circulaire de mains nouées
ANONYMES ,
de mains mélancoliques
RÉELLES ,
Fidèle serait notre serment
aux pluies sauvages, Revoir l’Excès
Espace, d’un contemporain nu
Maigre devenir d’une Ligne,
sans répit de Toujours
De part en part
Au revoir du Consentement
Belle est l’Idée,
Qui s’étreint de bontés,
( sommes-nous présentes,
De pupille
en
Pupille d’horizons pauvres
Émeutes abolies émeutes Étonnées
Émeutes poreuses
Nos corps grèves se consignent
De grève de Glace
en
Grève rouge,
Là, où les eaux se métissent en parure
de passage,
Là, où les gouttes plates deviennent uniques,
Dans le souple abri de leurs mues aqueuses,
Anarchiques,
Alertes des éphémères,
Là, où les pans de paons les promenades lentes des baleines franches les écorces de tendresses
les écailles de résistances
Miroitent nos intrigues excentriques,
Là où, le poids léger de l’écho humain reprend,
Élancé dans un temps stellaire,
Là, où les paumes de glaise
les paumes de résine les paumes de cendres les paumes de quartz les paumes de craie
les paumes de plomb les paumes de marbre les paumes d’octroi
les paumes d’appels les paumes de retours
Là, où les éruditions poétiques les marais modelés
les livres de pierre les continents surpris
les brumes sismiques,
Là, où
les fjords lascifs les écumes distraites les volcans révocables les laves puritaines les combes monastiques
les boues bavardes les nuages ruinés
Là, où les mers scripturales les landes islandaises
les carrières de brises salines d’Atacama
les cordillères dissolues les détroits de disgrâce
les rizières de révolte les corolles polaires les promontoires fous,
Là, où
la rose anonyme l’olivier nourricier des vallées d’Ombrie
le safran d’exil des Hauts-Plateaux des Abruzzes
le bel amandier austère
des bassins natifs d’Orient et des champs andalous
et de la pointe Atlantique de l’Algarve
Là, où
le figuier en sensuelle Gloire des jardins d’Alemeda
Là, où
le blé sûr l’orge rude le maïs massif le riz servile
Là, où le citronnier sidéré de Lesbos s’afflige et crie,
Là, où le jasmin vigilant et le laurier anodin de la fosse Adriatique
et le genêt ultime,
Là, où les grèves amoureuses,
Préservent de douceur intérieure nos heures compagnes,
Là, où nos îles d’égalité,
Épuisent de désir l’Inconnu,
Métaphore de générosité,
Là, où nos corps transcorps sont d’étranges
avis,
Rebelles d’enfance souveraine, )
Le silence est passant
sans
Mémoire
sans
Devoir
JE
heurte
NOUS
JE
démembre
Nous
— NOUS,
hurle
les nous
abdiqués
— NOUS,
consigne
les nous
broyés
Demeure la faim
sans
Adresse
De camp en camp
Brûlures Feux
Impardon des voix criantes
Impacifié est le regard du monde
À l’ovale du Noir reflet,
De guerre en guerre
Le Siècle tombe,
— Sauvagerie des langues, tranchées —
De peuple en peuple
Dépenaillé, est le Chant ouvert,
Émissaires des égales Tristesses
Épars essai de l’Espérance
Appât clandestin d’un avenir
par-dessus la tête des Temps,
De place en place
— Sauvagerie des dates —
— Terribles années des Siècles colonisés d’Occident,
Cécités noires,
Encore,
Liste de noms sur les gris de bleu d’un marbre de Norvège
sur le blanc à pleine saturation d’un noir déporté
sur les gravés aux yeux ouverts d’un mur fusillé
À pleines mains de nos chagrins
À pleins yeux de nos sourires d’Entente,
Errance marine s’émigrant vers les errances célestes
Retour de matins d’Incrédule
Monde — s — fermé — s
Autre monde
Enclave des Morts
Nous — sans Promontoire —
Lit songeur du tréfonds Involontaire
Fonte d’Ombre sur les terres humaines —
Tu, diras l’Instant
De main en main,
D’un silence théorème
Tu, diras le Soudain
D’orbite en orbite
à la coupe écueillée
des Détroits interdits
Enfin,
D’un point heuristique,
( au loin — cela est possible — l’autre moitié du Globe
à l’échelle des utopies achevées )
sans,
III
Il y eut une fine déchirure,
D’un Souffle humain,
Et le Verbe se fit Physique d’un cœur,
À l’image d’un seul verbe
des ordinaires Décrets
DISPARAÎTRE,
Muscle éteint,
Étroit est le globe
Arasé de figés héritages,
De généalogies mutilées,
De généalogies calcinées
De générations exsangues
De générations blanches,
qui s’abrègent de vide
qui s’abnèguent dans l’endormi
remords de son silence
Trouver le rayon d’érable,
Trouver le trait de neige,
Trouver le grain Mimétique de l’éclosion,
Trouver le lieu imparfait, accordé sans dette, sans crédit d’Impossible,
Restaurer le Cri sauvage,
Restaurer le Tremblement
Restaurer les Terres migrantes
aux saillies de savoirs détruits et de lunes congédiées,
Trouver la fente ermite de Mer
— Succulente fuite —
Restaurer le Nectar sédentaire
sur l’onde du Miel mobile
Trouver la Note invisible,
perdue,
oubliée,
négligée,
dédaignée,
nécessaire
Accord parfait au refus des temps défleuris
Où,
Ramasser le récit neuf,
Laisser s’éteindre les roches noires
de l’Ordre impérieux
Laisser glaner les sucs de la sèche Révolte
Laisser la pensée évadée cheminer,
sur les sentes, à l’horizon oisif des rebuts,
de l’anecdote fugitive,
d’un présent en retard de lui-même,
Étroit est le globe
L’espace regarde l’eau respirer,
Demain,
l’Eau se taira,
à la lisière d’un souffle ironique
Étroit est le globe
L’espace regarde l’air s’affranchir,
Demain,
l’Air s’abîmera,
Demain,
le Poème commencera,
sur les routes,
dans les fossés de l’Encore,
les heures de l’eau,
— Confrérie des silences
les impatiences de l’air
— Confrérie des concordes
de tumultes
Demain,
le Poème négociera
son existence à la signature des révolutions
DISCULPER le présent incomposé
Et l’instant incomplet
Et,
abriter un monde à perdre haleine,
Ici, le monde hante le monde,
Urnes étouffées des Ardeurs pragmatiques,
TU épuisé
sourd
fatigué
TU
sans
Rétine
TU, Gant retourné du Mensonge universel,
Le corps de Je est d’Absolu rompu
Après,
Sans refuge Décence négligée
— Pauvre est la Forme de son cœur,
Frileuse campagne
Impossible ville Murs,
Les Mers sont trompeuses — Les Océans sont cassés —
Les Terres sont Allégeance commune,
Corps fin de pierre
D’une Mort débordée,
Stratège,
Frontière —
NOUS,
Infédéré,
A perdu le voyage aux bordures démocratiques
des bonheurs,
JE,
Infécond,
Avale les sources froides
Sens,
à l’Orée
des ravins d’attente
des abandons orgiaques
des pollens cosmopolites —
somnolents,
ânonnés,
paresseux,
brimés,
dégorgés,
au principe des remous des songes
Y revenir, par-delà
Ausculter la métaphore épuisée
Soigner la métamorphose exténuée
Sens,
à clamer à lancer
à creuser à rythmer à ébranler
De rue en rue,
à émanciper à aimer
par la liberté des hasards
par les folies des égalités
D’écho en écho,
D’eux, viennent l’étrangeté d’être nommé . e. s
Objets des désirs hospitaliers
Eux, à reprendre par la constance du Poème,
Eux, Emportement tactile de la vague
Eux,
peaux Mimétiques Cachées Antérieures au monde fini,
Eux, sédiments de faim Archives des forêts amantes
Eux,
conglomérats inquiets des rivières cousues
Étroit est le globe
Étendu est son récit
Élargi est son poème
Donné aux vivants
Recouvrant de rare douceur
les morts
continuant leurs histoires
Indéfini est le Globe,
Abandon est la lettre,
Qui sourde dans le bleu mendiant du monde,
Indéfini est le Globe,
Carapace fossile des substances de Connivences Conque déclose des Enfances friables
Qui s’écartèlent qui se touchent qui s’accompagnent
qui se violentent qui s’acceptent,
Indéfini est le Globe,
Peuples orphelins de passés oubliés
peuples inconnus peuples reperdus
de mots fécondés de naufrages
de mots irradiés du lait étourdi d’un Recommencé
Dire, à la coupure de l’énigme généreuse
DISSOLUTION
d’une forme
qui ne veut plus se voir
qui ne veut plus se compromettre
qui ne veut plus naître,
et
connaître la soustraction d’une arbitraire fin,
Le bourgeon se dilate,
Le monde note sa peur sous les glaces bleues
des collines Antarctiques,
sous les frondaisons des forêts assaillies,
Chaque goutte de neige s’appuie dans la main vieillie,
Et
le monde sonde la possibilité de revenir
SURGIR
À portée d’un Rapt insurgé du réel,
Volteface du poème
À la face du grain Mosaïque
de l’Histoire sans effet,
Contre, soif,
Soif contre soif —
Contre, faim,
Faim contre faim,
Corps messager,
vers l’égalité des sexes vivants
vers les veilles d’un sexe courageux,
— Nudité accueillante — Nudité expulsée —
Vers la plénitude réconciliée du Verbe
Invie des isolements
Invie des confins de corps
Étroit est le globe
— à l’Échéance d’un compte qui fut vain pouvoir —
Qui tient
la langue dans une paume humaine
Évasions des infinités de raison
Étroit est le globe
Qui roule
sur l’Âge du monde, terrestre rumeur
par la vie simple du poème,
Saint-Denis, 18 septembre 2019 , Paris, Belleville, 30 octobre 2019 ,
Paris, Belleville, 30 novembre 2019,
Paris, Belleville, 21 décembre 2019 , Saint-Denis, 2 février 2020.
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