Dominique Gonzalez-Foerster, abrégé de temps exposés
Nos années 70 (chambre), environnement,
RWF, Hohenzollernring 74, Schipper & Krome
(November 11 - November 17, 1993).
R.W.F. (Rainer Werner
Fassbinder), environnement,
RWF, Hohenzollernring 74, Schipper & Krome,
(November 11 - November 17, 1993). Photo: © Lothar Schnepf.
RWF, Hohenzollernring 74, Schipper & Krome,
(November 11 - November 17, 1993). Photo: © Lothar Schnepf.
Exposition Dominique Gonzalez-Foerster 1887-2058 Dominique Gonzalez-Foerster - Centre Pompidou - Galerie Sud - 23 septembre 2015-1er février 2016.
Les dates sont toujours des intrigues ou des temps rétrospectifs. Ou les bornes rêvées de fictions qui s’inventent des débuts et des fins. Imaginaires. Désirées. Autres que la vie ou plus que la vie. La date est un souvenir, ou déjà un souvenir, cette nostalgie faite du simple présent d’un chiffre arbitraire, obscur à l’autre, obscur au lecteur (lectrice), obscur au visiteur. Et puis, peut-être, parce que Dominique Gonzalez-Foerster appartient à une génération – celle née à la fin des années 1950 et au début des années 1960 – qui court après une histoire, après l’Histoire, une génération absente qui eut vingt ans dans l’anonymat d’une année 1985, et qui s’inventa des chronologies pour échapper à sa propre absence, à son inexistence. La « rétrospective » que le Centre Pompidou et sa commissaire Emma Lavigne offrent à Dominique Gonzalez-Foerster poserait, peut-être, cette question: quel(s) temps reste(nt)-t-il(s) à DGF à investir? La fiction ou la mise en fiction de l’art n'est que, ou plus que, le seul terrain de jeu de cette génération-là d’artistes. Nous n’avons pas été de notre temps (présent) – ce «héros de notre temps» ou «héroïne» – qui ne fut que contemporain. Nous avons été des contemporains, avec avidité et posture. Ce fut la forme de notre mélancolie et de notre désespoir. Ce fut la forme que nous donnâmes au temps. Réfugié(e)s dans un monde de masques et d’apparitions, de figures iconiques et cinématographiques. Et nos chambres ne purent être que des lieux vides, ou d’une étendue de l’absence; là où ne reste que les objets substituts. Et ce contemporain-là, tant exalté, est aujourd’hui notre obsolescence. C’est, peut-être, ce qu’est cette rétrospective compressée, engoncée dans l’ornement, dans la citation d’elle-même et dans une figure, sans doute assumée, du grotesque, de Dominique Gonzalez-Foerster.
Splendide Hotel,
environnement, Palacio de Cristal, Madrid, 2014
Splendide Hotel,
environnement, ou «Splendid Hotel Reduced»
ou «Splendid Hotel Mirror»,
au Centre Pompidou.
ou «Splendid Hotel Mirror»,
au Centre Pompidou.
Illustrations :
© courtesy de
l’artiste et Esther Schipper, Berlin
© Adagp, Paris 2015.
© Joaquin Cortés / Román Lores
© Adagp, Paris 2015.
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